Les actifs virtuels (crypto-actifs) désignent toute représentation numérique de la valeur qui peut être échangée, transférée ou utilisée pour le paiement de manière numérique. Ils ne comprennent pas la représentation numérique des monnaies fiduciaires.

Les actifs virtuels présentent de nombreux avantages et dangers potentiels. Ils ont la possibilité de rendre les paiements plus faciles, plus rapides et moins chers, et de fournir des méthodes alternatives pour ceux qui n'ont pas accès aux produits financiers habituels. Cependant, ils sont en grande partie non réglementés, et ont également le potentiel de devenir sans valeur et sont vulnérables aux cyberattaques et aux escroqueries.

Sans réglementation appropriée, les actifs virtuels risquent également de devenir un refuge pour les transactions financières des criminels et des terroristes. Le GAFI a suivi de près l'évolution de la cryptosphère et a publié des normes mondiales contraignantes afin de prévenir l'utilisation abusive des actifs virtuels pour le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Ces dernières années, certains pays ont commencé à réglementer le secteur, tandis que d'autres ont carrément interdit les actifs virtuels. Cependant, la majorité des pays doivent encore mettre en œuvre des réglementations efficaces. Ces lacunes dans le système réglementaire mondial ont créé des failles importantes qui peuvent être exploitées par les criminels, les terroristes et les régimes voyous.

Les pays doivent en priorité appliquer pleinement et efficacement les normes du GAFI pour les actifs virtuels. Dans le même temps, les fournisseurs d'actifs virtuels doivent appliquer les mêmes mesures préventives que les institutions financières, telles que le devoir de vigilance relatif à la clientèle (CDD), la conservation des documents et la déclaration des opérations suspectes (DOS). Cela permettra de garantir la transparence des transactions d'actifs virtuels et de maintenir hors de la cryptosphère les fonds ayant des liens avec la criminalité et le terrorisme.

Aujourd'hui, de nombreux fournisseurs de services d'actifs virtuels sont perçus comme des "entreprises à risque" et se voient refuser l'accès aux comptes bancaires et autres services financiers ordinaires. Bien que la mise en œuvre des exigences du GAFI dans le secteur ait rencontré des difficultés techniques, elles finiront par accroître la confiance dans la technologie blockchain.

La mise en œuvre effective de ces normes à l'échelle mondiale par tous les pays permettra aux technologies et aux entreprises d'actifs virtuels de continuer à se développer et à innover de manière responsable, et elle créera des conditions de concurrence équitables.  Elle empêchera les criminels ou les terroristes de rechercher et d'exploiter des juridictions où le contrôle est faible ou inexistant. 

La réglementation des fournisseurs de services d'actifs virtuels est un défi pour tous. Les autorités nationales doivent développer des compétences pour comprendre la technologie impliquée, tandis que les prestataires de services doivent comprendre et appliquer les règles financières qui s'appliquent au secteur.

Il incombe au secteur de développer la technologie nécessaire pour répondre aux exigences du GAFI, notamment en ce qui concerne la règle dite "du voyage", qui exige la collecte et la transmission sécurisées des informations sur le donneur d'ordre et le bénéficiaire.

Pour aider les gouvernements et le secteur, le GAFI a élaboré des lignes directrices sur la manière d'adopter une approche basée sur le risque dans ce domaine. Ces lignes directrices, qui ont bénéficié d'une contribution importante du secteur lui-même, expliquent comment comprendre les risques, comment obtenir une licence et enregistrer le secteur, et comment savoir qui sont leurs clients, stocker ces informations en toute sécurité et détecter et signaler les opérations suspectes.

Le GAFI s'est engagé de manière intensive avec le secteur des prestataires de services d'actifs virtuels pour établir un partenariat entre eux et les gouvernements, afin de mieux comprendre les problèmes et les risques encourus, notamment en organisant des forums annuels fintech/regtech depuis 2017.

Par l'intermédiaire de son groupe de contact, le GAFI continue de s'engager auprès du secteur pour expliquer davantage les exigences du GAFI et pour surveiller les développements afin de s'assurer que le secteur relève les différents défis.